Les Malgré Nous
Aujourd’hui, 25 août, nous avons été réunis pour célébrer les 80 ans d’une des dates les plus sombre des départements d’Alsace et Moselle. « Les Malgré Nous » nom donné aux Alsaciens et Mosellans enrôlés de force dans l’armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale.
134 000 hommes furent appelés par le Troisième Reich, pour servir contraint et forcé sous l’uniforme d’un pays qui n’était pas le leur. L’Alsace et la Moselle occupées ont fourni 1 % du contingent total des forces armées allemandes soit 134 000 hommes, dont 103 000 Alsaciens et 31 000 Mosellans qui se retrouvèrent, principalement sur le front de l’Est, à combattre l’armée de Joseph Staline.
Nombre d’entre eux ont cependant vécu les combats en Normandie, comme les « malgré-nous » de la 2e division SS Das Reich, dans la poche de Falaise. Beaucoup de jeunes gens avaient moins de dix-huit ans.
Parmi les rares qui ont pu déserter, ou se rendre aux Alliés occidentaux, certains se sont enrôlés dans les FFI ou dans l’Armée française de la Libération. En juillet 1944, les Soviétiques relâchent 1 500 malgré-nous prisonniers à Tambov ; ceux-ci sont transférés à Alger pour être incorporés dans l’armée de la France libre.
Les Russes ne faisant pas de différence de traitement entre les Allemands de souche et ceux des pays annexés lors des captures de prisonniers, les conditions de détention étaient terribles peu de nourriture et des températures extérieures basses. Nos « malgré Nous » furent pour la plupart internés à Tambov, en Russie ou en Yougoslavie, certains jusqu’en 1953 avant de retrouver leurs familles. Si l’on regarde de près 1/3 n’est pas revenu.
La Seconde Guerre mondiale a finalement coûté la vie à plus de 35 000 Alsaciens (combattants de 1939-1940, incorporés de force, résistants, déportés, victimes civiles lors des combats et des bombardements de 1940 puis de 1944-1945), soit 3,5 % de la population. Les autres départements ne déplorèrent que 1,5 % de pertes.
Nous n’oublions pas nos « malgré Elles » envoyées dans des usines de munitions ou dans d’autres services de l’occupant, ainsi que les familles qui ont été interné au camp du Struthof, expatriés en Allemagne voir en camp de concentration pour avoir voulu protéger leurs fils.
Notre village a aussi payé un lourd tribu, comme l’atteste les trop nombreux noms inscrits sur notre monument aux Morts pour cette période.
- Le 25 août 2022